Quand je travaille, j’essaie de m’imbiber de tout.
Je m’affaire à ne pas me mettre d’œillère.
Je ne tente pas de débusquer les connotations de l’anodin, je fais l’inverse : je me sers du banal pour illustrer certaines facettes de la vie qui m’intéressent.
Je crois que tout est dans tout, que le vaste côtoie l’intime, jusqu’à s’y confondre.
Mon travail en est un d’observation, de tout, mais surtout du désordre (il est omniprésent). Quand je sais que je tiens une nouvelle photo, c’est que je sens qu’elle pointe dans la bonne direction. En ce moment, ce thème, c’est le manque. Plus tard (maintenant), ça sera autre chose…
Évoquer des souvenirs que je n’ai pas encore eus. Comme avec le rêve et la réalité, être sur la corde raide entre le naturel et l’artificiel. J’espères toujours réaliser une exposition sans interrelations entre les photos, pas de codes, pas de liens apparents. Il n’y aurait que l’absence.
Cadrer c’est mettre un semblant d’ordre dans le chaos.
C’est faire corps avec le champ du visible en en dévoilant l’essentiel.
Je sais que rien n’est vraiment saisissable.
Il y a une vie et il y a la vie.
Ennui, douleur, néant.