Charte

à l’occasion de l’exposition chez Optica, un centre d’art contemporain, en 2000

Nicolas Baier

«Maintenant tout est blanc!» , s’écriait un de mes amis –tout fier d’avoir repeint  sa chambre- en ne se rendant  pas compte qu’à l’instant précis où il s’exclamait, la couleur de ses murs était d’un gris jaunâtre.

Il y avait  cet après-midi là un beau scintillement orangé qui entrait par la fenêtre. On s’est assis et on a laissé passer la journée en regardant des reflets. On a discuté et puis sûrement bu un verre, on regardait la lumière.

On se débrouille comme on peut, on se rapproche des choses simples, on retrouve un ami, on caresse les cheveux de la personne qu’on aime, tu regoûtes à un plat pour être sûr…

Je ne regarde jamais assez et peut-être qu’il faudrait que j’écoutes plus; les gens, on aimerait pouvoir les tenir et leur parler, puis s’allonger avec eux.

Ça fait longtemps que j’ai du mal à photographier quelqu’un; le monde nous donne et je n’arrive pas à garder. Il y a tellement de terrains où je n’arrive plus à aller.

J’ai pris le reste : un peu de ce qu’il y a autour.